Ivan : "J'aimerais rester dans le cyclisme"
Plus de 35 ans de vie commune, un amour profond et passionnel. Ivan et le vélo c’est une longue et grande histoire. Alors la séparation forcée d’un mois fût difficile. Mais hier, à Livigno, ont eu lieu les retrouvailles. Ivan n’a pas caché sa joie de pouvoir à nouveau pédaler. Pour le moment il s’agit simplement de plaisir, pas de compétition. Il n’est d’ailleurs pas certain qu’Ivan remette un dossard sur le dos. Mais bien évidemment son avenir sera quoi qu’il arrive lié au monde du cyclisme. Selon Pier Bergonzi, journaliste à la Gazzetta et proche d’Ivan, notre Champion devrait intégrer l’an prochain le staff de la Tinkoff-Saxo pour s’occuper des programmes des coureurs et faire le lien avec les directeurs sportifs. Cependant, avant d’officialiser quel sera son nouveau rôle, Ivan veut attendre l’importante échéance du premier septembre, où il passera des examens pour savoir où il en est dans guérison. Car pour l’instant guérir reste bien-sûr sa principale préoccupation.
Voici son interview par Claudio Ghisalberti de la Gazzetta.
- Ivan quel effet ça fait de retrouver le vélo ?
Aujourd'hui pour moi recommencer à pédaler et comme une victoire. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été en vacances aussi longuement. Au contraire, j'ai commencé à pédaler à trois ans, et désormais j'en ai presque 38. En 35 ans je ne suis peut-être jamais rester un mois sans pédaler. Mais maintenant je suis heureux de pouvoir recommencer. Je ne sais pas si je recommencerai à courir, si l’an prochain je serai encore dans le peloton ou pas, mais le vélo est vie, bien-être, bonheur. En somme il n'existe pas que la compétition, le monde des courses.
- Sur quoi allez-vous vous baser pour savoir si vous continuez ou pas ?
J'ai rencontré Cadel Evans à l’aéroport et il m’a dit une chose qu'il avait appris d’Hincapie : "Ivan, tu dois te demander qu'est-ce que ça pourrait t’apporter, au-delà de l'argent, une année de plus dans le peloton". Eh bien, une réponse pour l’heure je ne l'ai pas encore trouvée.
- Quelle expérience a été cette maladie ?
Le mot tumeur, inutile de le nier, fait peur. Moi je suis passé en quelques heures à être un coureur du Tour, donc plus que sain, à être opéré pour une tumeur. Le saut a été brutal. Les jours après l’intervention ont été les plus difficiles, cependant je n'ai jamais perdu l'optimisme. C'est clair que c'est une expérience qui te marque, te change un peu les perspectives et la façon de prendre la vie. Dimanche soir je me suis mangé un plat de carbonara, chose que je désirais depuis des années, et j'ai bu un verre de bon vin.
- Si vous deviez arrêter, qu'est-ce que vous aimeriez faire ?
J'aimerais rester dans le cyclisme, mais pas pour être tranquille ou par ce que je ne veux pas rester à la maison avec ma famille. J'aimerais me construire un rôle à responsabilité à l'intérieur d'une équipe. Si les résultats viennent je suis bon, si ils ne viennent pas ils me chassent, dehors. Mais je suis convaincu de pouvoir bien faire. Pour te faire écouter de champions comme Contador et Sagan tu dois être crédible.
- Justement Contador : quelle relation est né avec lui ?
Fantastique. Alberto est un coureur exceptionnel, un professionnel exemplaire et un homme extraordinaire. Avoir été pendant six mois son compagnon de chambre a été mieux qu’un master dans la meilleure université du monde. J'aimerais travailler à ses côtés dans le futur. Cependant j'ai un regret. De ne pas avoir été en mesure de l’aider comme j'aurais voulu. Je pensais être en mesure de l’escorter jusqu'à temps qu'il reste 3-4 coureurs devant, à l'inverse je lâchais dès les 30. Je dois dire qu'à certains moments ça a été humiliant. Ensuite dans le Finestre quand j'ai entendu que son écart avec Aru augmentait, je me sentais mourir. J'aurais fait n'importe quoi juste pour lui donner un coup de main, du coup de temps en temps je m'accrochais à la radio : "Vamos Campeon, vamos Alberto".
- À propos des courses, qui gagnera la Vuelta ?
Si Landa sera celui du Giro, attention. Qui a couru le Tour je crois qu'il en ressentira un peu la fatigue.
- Et Nibali ?
Vincenzo est un grand, un très grand. Vincenzo est un champion très fort, un homme simple, authentique, une très brave personne. Autour de lui il y a des personnes valides et d’autres moins. Il y a qui voudrait "fabriquer" une rock star, mais Nibali n’est pas comme ça. Et ça aussi ça fait partie du fait qu’il soit extraordinaire.
FORZA IVAN !!!!!
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